đŸ Histoire(s) de chat(s) : l'histoire d'ArsĂšne (par Marie) đŸ
Cette semaine, c'est la gagnante du concours d'Histoire(s) de chat(s) qui a eu lieu sur Facebook qui raconte l'histoire de son loulou.
Une histoire d'amour touchante, excellemment bien écrite, qui raconte un sauvetage, une adoption, un coup de coeur, et bien plus encore...
Un immense merci à Marie pour le partage de ce joli récit et l'envoi des photos qui illustrent le billet.
Bonne lecture Ă tous ! đ»

"Chéri, j'aimerais beaucoup qu'on prénomme notre fils ArsÚne. -ArsÚne???? -Oui, comme ArsÚne. -C'est démodé comme prénom. Personne ne s'appelle comme ça. -Si, regarde cet entraßneur de foot, ArsÚne Wengé... -Non chérie, s'il te plaßt, pas ArsÚne... -Bon, alors le chien s'appellera ArsÚne, d'accord? -Si tu insistes, chérie, si tu insistes..." Renseignements pris, réflexion faite, notre rythme de vie ne nous permet pas d'accueillir un chien correctement... Alors un chat? Un petit chat? OK, un petit chat. "Chéri, on peut appeler le chat ArsÚne, hein? -Si tu y tiens, chérie, si tu y tiens..."

Hasard facebookien, une copine biberonne des chatons orphelins, nous allons les voir, coup de coeur, coup de foudre... une portée de trois, un petit solitaire, deux inséparables. Le solitaire restera avec son sauveteur. Restent les inséparables. Nous repartons en conjuguant "chat" au pluriel du futur. Les chats arrivent, leurs prénoms sont déjà là , reste à les attribuer - celui qui grimpe partout, c'est dit, c'est ArsÚne. Evidemment, impossible de distinguer les crevettes l'une de l'autre, alors chez le véto, c'est un peu au hasard... hop, ArsÚne, c'est toi. "Heu... ce sont deux femelles, Madame. -Tu vois chérie, je te l'avais dit... -D'accord. Cette chatonne s'appellera ArsÚne. -C'est un prénom de garçon... -Si tu ne lui dis pas elle ne le saura pas. Hein chéri? -Si tu le dis, chérie... si tu le dis..."

ArsĂšne, câest un rĂ©veil inopinĂ© au creux de la nuit, quand tout le monde dort â sauf nous deux. Elle me tourne autour en ronronnant, fourre son museau dans le creux de ma main jusquâĂ mon rĂ©veil, puis sâinstalle pour un cĂąlin⊠Nous sommes seules dans une bulle Ă©clairĂ©e par la lune, le monde est silencieux, le monde est en pause⊠câest lâheure du chat, ArsĂšne moins le quart, au creux de la nuit, juste elle et moi.

ArsĂšne, câest quatre kilos de chat qui viennent se coucher sur mon patron quand jâattaque un ouvrage de couture⊠quelques quenottes qui viennent mordre mes ciseaux (« attention Ă tes moustaches ! », mordiller mon rouleau de ruban adhĂ©sif (« chatonne, je vais te coller les moustaches, moi ! »), mĂąchouiller les fils de mes machines en guise de fil dentaire. Câest un cĂąlin, deux cĂąlins, trois cĂąlins pour donner Ă la chatonne lâattention quâelle demande, puis une expulsion, et deux, et encore⊠tandis que sa sĆur dort paisiblement dans mes coupons de tissu. A bout de patience câest lâexpulsion de lâatelier, porte close aux museaux curieux, ce qui me vaut un concert de clameurs indignĂ©es, puis un silence boudeur (bĂ©nit soit le sommeil des chatsâŠ). Et, quand jâouvre enfin la porte de lâatelier pour regagner le monde rĂ©el, jâentends du bout de la maison un « rrrrrrrou » Ă©nergique, suivi dâun galop effrĂ©nĂ© et dâun chat qui dĂ©boule sur la planche Ă repasser aprĂšs un sprint digne dâun athlĂšte olympique.

ArsĂšne, câest une histoire Ă©trange dâun chat qui se prend pour un petit pigeon dodu. Elle ronronne lors des cĂąlins, mais quand son bien-ĂȘtre est profond, le ronron dĂ©rape en roucoulades. Si je tarde un peu trop (deux minutes⊠trente secondes !) Ă mâinstaller pour accueillir nos effusions, lĂ jâai droit Ă des « rrrrrou ! » un peu courroucĂ©s â « dĂ©pĂȘche toi ! ».
ArsĂšne, câest une matinĂ©e passĂ©e sur un appui de fenĂȘtre, derriĂšre un rideau, tranquille. Et quand, en jouant à « oĂč est Charlie ? » et que mon chat joue le rĂŽle du dit Charlie, je soulĂšve doucement le rideau, la donzelle va tourner la tĂȘte vers moi avec un « rrrrrrrrrrrrrou ? » interrogateur.

ArsĂšne, câest une femme tout Ă fait classique et trĂšs comme il faut, au vocabulaire dâordinaire chĂątiĂ©, qui se retrouve Ă quatre pattes devant une boule de poils en susurrant dâune voix tout Ă fait dĂ©goulinante une litanie de mots insensĂ©s aussi tendres que ridicules.
ArsĂšne, câest un peu de rĂ©serve timide, un brin de paresse, un soupçon de surpoids, câest lâexpression qui se libĂšre dans la confiance et dans lâintimitĂ©. Câest un peu moi, câest beaucoup nous.
ArsĂšne, c'est mon Ăąme-chat. Comme une Ăąme sĆur, mais en chat.
Marie.
J'espĂšre que vous avez apprĂ©ciĂ© la belle histoire qu'est celle d'ArsĂšne đ
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ArsĂšne, Marie, les F(o)urbabies et moi vous souhaitons Ă tous, humains et fĂ©lins, une excellente journĂ©e đœ