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🐾 Histoire(s) de chat(s)... des mots et des chats : expressions🐾


Après le billet sur les mots et le vocabulaire rattachés à notre félin préféré publié l’année dernière, aujourd’hui, dans les Histoire(s) de Chat(s), je décrypte pour vous l’origine de quelques expressions où ils sont évoqués…


Il y a un nombre incalculable de petites maximes qui mettent en scène le petit félidé et, comme vous vous en doutez, j’ai dû faire un choix parmi elles. Je vous livre la signification et l’histoire de celles que je préfère en vous disant pourquoi je les apprécie… 😉



Donner sa langue au chat

Signification : prêter sa parole au chat pour qu’il nous donne la réponse à une devinette ou une énigme.

Origine : Cette expression apparaît au XIXe siècle. A l’époque de Mme. de Sévigné, l’on disait "jeter sa langue aux chiens", ce qui signifiait qu’on abandonnait l’idée de trouver la réponse à une question posée. A la base, on jetait les restes de nourriture aux chiens : c’est-à-dire ce qui n’avait plus de valeur à l’humain, les restes dont on ne veut plus. L’idée, c’était de donner à un animal son organe de la parole qui n’a plus d’utilité… Comment le chien s’est transformé en chat ? Tout simplement parce que chat était considéré comme gardien de secrets ("mettre quelque chose dans l’oreille du chat" (George Sand)). Petit à petit, l’expression s’est modifiée pour donner la phrase que l’on connaît bien aujourd’hui. "Donner sa langue au chat" serait donc un savant mélange où on lui "jette sa langue devenue inutile" tout en "lui confiant" pour être sûre qu’il la gardera au cas où l’on souhaiterait la récupérer plus tard… A moins que la chat ait été vu comme un animal moins féroce et plus délicat que le chien, en remplaçant le mot "jeter" par "donner"…

Pourquoi j’aime cette expression : parce qu’elle me rappelle les délicieux biscuits dont j’étais friande petite : les langues de chats (oui aucun rapport avec les devinettes, seulement une certaine nostalgie ici...)


Avoir un chat dans la gorge

Signification : Être enroué, avoir du mal à parler à cause d’une gêne dans la gorge.

Origine : Encore une expression qui apparaît au XIXe siècle. Il semblerait que ce soit une confusion de langage qui a donné cette expression. En effet, il semblerait que ce soit les mots "maton" et "matou" qui a donné la phrase que l’on connaît aujourd’hui. Le maton qui désignait les grumeaux de lait a été, par extension, associé aux amas de poils, de laine ou tout autre matière susceptibles d'obstruer les orifices. Le matou, lui, désigne le chat (comme cela a été développé dans un précédent billet concernant le vocabulaire mettant en avant nos petits félins adorés). Lorsqu’on a la voix enrouée, c’est souvent lorsqu’on est malade et que des glaires obstruent nos voix respiratoires (désolée pour l'image peu ragoûtante...). Les glaires étant associés aux grumeaux, le maton devenant matou tout naturellement devenu chat....et voilà le résultat !

Pourquoi j’aime cette expression : à imaginer un félin à l’intérieur de moi me laisse rêveuse… Même si, pour le coup, au-delà du côté "humoristique" de la chose, le pauvre chat serait bien mal à l’aise et à l’étroit dans cette cavité étroite et peu hospitalière…


Avoir d’autres chats à fouetter

Signification : Avoir autre chose à faire que de s’intéresser à des choses qui peuvent sembler sans importance.

Origine : L’association du chat et de fouetter est ancienne car elle date au moins du XVIIe siècle. Rien n’indique pourquoi le chat, pauvre bête, était fouetté (comme dans l’expression "il n’y a pas de quoi fouetter un chat" pour parler d’une erreur sans importance ou d’un fait qui ne vaut pas la peine d’être pris en compte…). On ne sait donc pas vraiment quelle serait l’origine de ce proverbe. On aurait très bien pu dire "avoir d’autres livres à lire" ou "avoir d’autres plantes à arroser"… En anglais on dit to have other fish to fry ("avoir un autre poisson à frire") , ce qui est déjà plus logique, puisque le sort de la plupart des poissons est de passer à la poêle pour être dégustés…

Pourquoi j’aime cette expression : parce que j’estime qu’il faut toujours se concentrer sur les choses importantes de la vie plutôt que sur des choses superficielles et qui font perdre du temps et de l’énergie pour rien.


Appeler un chat un chat

Signification : Dire la vérité face à l’hypocrise ambiante.

Origine : A la base, il s’agit en réalité d’une expression grivoise (oui une expression cochonne…). Au XVIIIe siècle, le sexe de la femme était appelé un chat (aujourd’hui, c’est la version féminine qui a pris le pas sur la dénomination masculine). Le chat désignait d’abord la toison pubienne au XVIIe siècle. Par la suite, le poète Nicolas Boileau dénonce les manigances d’un magistrat aux agissements financiers douteux en écrivant "J’appelle un chat un chat et Rollet un fripon" (1660). Il semblerait également que la phrase découle d’un autre proverbe "il entend bien chat sans qu’on lui dise minon" (expression proverbiale vieillie – Littré, dictionnaire des XIX et XXe siècle) qui signifie qu’il entend à demi-mot les choses sans qu’on lui explique claire la chose. Le minon, ici, est synonyme de minet (là encore je vous invite à vous reporter au billet correspondant).

Pourquoi j’aime cette expression : d’un caractère entier, je déteste l’hypocrisie et les faux-semblants. Cette expression fait donc profondément écho en moi !


J’avoue ne pas avoir été très originale dans le choix des expressions mais j’espère que vous en aurez appris un peu plus sur celles-ci et, surtout, sur leur histoire et comment elles sont entrées dans le langage courant.


Et vous, quelle expression ou proverbe parlant de chat obtient vos faveurs et pourquoi ?

Bientôt une nouvelle Histoire(s) de chat(s) à découvrir 😊 Restez connecté.e.s !


Belle journée à tous, humains et félins ! 😽



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