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De ces aspects difficiles qui fait que le métier d'agent animalier à la SPA a une valeur inestimable


A tous les fidèles de la série d’articles INÉDITE sur la vie et le quotidien de nos agents animaliers spécialisées chats préférées à la SPA de Hermeray, voici le 4ème article !

Aujourd’hui, je vous rapporte les réponses aux questions que j’ai posées à Sabine et Blandine concernant des aspects pas toujours faciles à gérer au quotidien pour elles et leurs collègues.


Comment est gérée l’arrivée des chats au refuge ? Comment se passe une journée à assister le vétérinaire du refuge ? Quelles sont les maladies félines auxquelles elles et leurs collègues sont confrontées et comment les gèrent-elles ? Quels sont les risques de leur métier ?

Un condensé et résumé des réponses à ces questions ci-dessous. Bonne lecture !


(Toutes les photos présentes dans cet article m'ont été envoyées par Blandine et Sabine ou prises par mes soins lors de mes visites au refuge)


Sabine nettoie les yeux d'un chaton atteint de coryza


Comment se passe l’arrivée des chats au refuge ?


“L’arrivée des chats est assez souvent un casse-tête et un vrai jeu de Tetris ! En effet, on essaye au maximum de ne pas mélanger les provenances dans une même salle. Ce qui signifie bien souvent de déplacer des chats pour vider une salle afin d’en accueillir de nouveaux.” explique Blandine. “ Nous préparons les boxes afin de pouvoir les mettre tout de suite au calme avec une gamelle bien remplie dès leur arrivée. Ce n’est pas facile de voir tous ces chats qui arrivent au refuge toujours plus nombreux chaque année. C’est dur de les mettre derrière une grille car nous ne connaissons rien de leur histoire. C’est dur de voir un chat complètement prostré dans son box car il est terrorisé ou qu’il peut se faire mal en cherchant à sortir de sa prison car avant c’était un chat libre.” complète Sabine.


Dès leur arrivée, les nouveaux pensionnaires sont pris en charge et installés en box individuel dans les communautés. Lorsqu'ils ont certaines pathologies définies, ils sont tous regroupés au même endroit pour éviter la contamination des chats sains.


Les filles et leurs collègues arrivent toujours à trouver des solutions afin que les nouveaux arrivés puissent prendre leurs marques et se détendre autant que possible alors qu’ils arrivent au refuge. Le travail effectué auprès des chats pour les rassurer fait partie du quotidien des agents, le but étant de les préparer au mieux pour leur future adoption.


Comment se passe une journée à assister le vétérinaire ?


Il arrive parfois que les filles assistent les vétérinaires du refuge lorsqu’il y a besoin en renfort. Elles ne sont pas assistantes vétérinaires et se contentent de tâches n’incluant pas l’exercice de la médecine vétérinaire bien entendu. Blandine nous confie : “L’assistante véto : c’est beaucoup de travail ! Entre maintenir l’animal pour que la vétérinaire puisse faire son examen, la paperasse toujours plus conséquente à remplir, les allers-retours pour amener les animaux en consultation ou les rendez-vous extérieurs, ça n’en finit jamais.”


Quelles sont les maladies félines auxquelles vous faîtes face au refuge ?


Certains petits félins pensionnaires du refuge sont atteints de pathologies chroniques qui demandent des soins et des traitements particuliers. Entre autres : le diabète, les maladies rénales, cardiaques, etc…

J’ai orienté les filles dans leurs réponses afin qu’elles me parlent en particulier des maladies liées à la collectivité c’est-à-dire que ce type de maladies sont beaucoup plus présentes chez un éleveur, en fourrière, en animalerie ou chez les chats errants ne bénéficiant pas de soins et vivant en groupe.


Sabine et Blandine nous les présentent en détails :

La plus courante, c’est le coryza : tous l’attrapent, à des degrés plus ou moins intenses. Cela passe par celui qui éternue juste de temps en temps à celui qui a de la fièvre, ne s’alimente plus et a les yeux et le nez remplis de sécrétions. Dans ce dernier cas, nous sommes souvent obligés de les mettre sous perfusion et de les gaver, mais ils s’en sortent très bien. Cette maladie n’est pas transmissible à l’humain mais contagieuse entre chats.

Il y a aussi la teigne : c’est un champignon que l’animal a attrapé le plus souvent à l’extérieur, cela se manifeste par des ronds sans poils (dépilations localisées) : l’humain et les autres animaux peuvent l’attraper. Il y a un traitement qui va durer 6 semaines. Ce n’est pas grave mais ça peut vite devenir contraignant si des précautions en amont ne sont pas prises. Si vous avez un chat qui a la teigne chez vous, il faut l’isoler dans une pièce (type salle de bain, beaucoup plus facile à désinfecter), bien se laver les mains après l’avoir touché et prévoir une tenue de rechange une fois que vous êtes sorti de la pièce afin d’éviter de mettre des spores partout et répandre le champignon dans toute l’habitation (cela retarderait la guérison du chat et pourrait être contagieux pour les autres habitants du foyer, humain ou animal).


Quelques pensionnaires atteints de coryza qui reçoivent des soins quotidiens de la part des agents animaliers


Le FIV (virus de l’immunodéficience féline ou SIDA du chat) et le FELV (la leucose féline) sont deux virus extrêmement contagieux entre chats (transmissibles par le sang et les fluides sexuels). Ce sont des affections responsables de la baisse des défenses immunitaires. Attention, nous testons les chats pour savoir s’ils sont porteurs mais cela ne veut pas dire qu’ils sont malades !!! Certains ne déclareront jamais la maladie. C’est lorsque les maladies sont déclarées qu’elles peuvent devenir mortelles...

Il y a aussi le Calicivirus. Près de 75% de la population féline est porteur, mais ils ne sont pas forcément symptomatiques. Cela ne guérit pas, l’animal reste porteur toute sa vie. C’est une maladie des gencives qui va se manifester par des crises de gingivite plusieurs fois dans l’année. Ces crises, qui peuvent évoluer de façon de plus en plus intense, occasionnent des saignements des gencives, des ulcères au niveau de la langue, du palais, au fond de la gorge et un déchaussement des dents. Cela peut avoir une incidence sur le fait que le chat puisse s’alimenter correctement. Les soins se font en fonction de l’état du chat. Pour certains, on a juste une gingivite chronique mais pour les plus atteints on a des bouches complètement enflammées et boursouflées. Dans ce dernier cas, il peut y avoir des soins à faire à vie, et des consultations vétérinaire régulières. Il y a des traitements qui vont pouvoir être mis en place pour soulager l’animal : la meilleure solution sera l’arrachage des dents afin de stopper l’évolution du virus. Une fois les dents retirées, une grande partie des chats retrouvent une alimentation normale et un confort de vie satisfaisant. Malheureusement, le chat sera toujours contagieux pour ses congénères car cette maladie se transmet par la salive. En revanche, cette maladie n’est pas contagieuse pour l’humain, ni pour les autres animaux.

La maladie la plus difficile à gérer : c’est le typhus. Les chatons sont les premiers touchés, mais tous les chats non vaccinés courent un risque. C’est une maladie très contagieuse entre félins. Cela peut se manifester par des vomissements, des diarrhées parfois hémorragiques, une forte fièvre. Parfois, le chat tombe brutalement en hypothermie, ou devient anorexique (ne se nourrit plus) et se déshydrate. Il existe un traitement pour chaque symptôme mais malheureusement nous avons beaucoup de mortalité. Le typhus est très difficile à soigner et, malheureusement, très souvent cela finit mal….”


Moment câlin avec des chats Calici lors d'une de mes nombreuses visites au refuge


Ces maladies ne sont pas des fatalités dans le sens où les filles et leurs collègues apportent soins et traitements aux pensionnaires : elles les soignent, les guérissent (lorsque cela est possible) et les soulagent. Cela demande beaucoup d’énergie mais il faut bien garder à l’esprit que Sabine, Blandine, tout comme leurs collègues, sont vraiment investies dans leurs missions.

Au refuge, il y a plusieurs communautés de chats en fonction des pathologies afin que ces derniers ne soient pas “mélangés” et que la transmission avec les animaux sains ne se produise pas. Petite confidence : lorsque je me rends au refuge : j’adore passer du temps dans les communautés FIV et Calici(virus) ! J’en profite pour faire des câlins et jouer avec ses loulous qui adorent la compagnie humaine et sont juste adorables !


Quels sont les risques de votre métier ?


Sabine nous parle des risques physiques : “Nous ne sommes jamais à l’abri de morsures, de griffures ou que le chat nous saute au visage s’il ressent une grande peur. J’entends souvent que les morsures ou griffures de chat sont moins graves qu'une morsure de chien... C' est différent mais tout aussi dangereux ! La morsure de chien va être très impressionnante tandis que la griffure ou morsure de chat va être beaucoup plus subtile et sournoise... Néanmoins, cela peut faire énormément de dégâts. Tout simplement parce que le chat va planter ses crocs bien profondément dans notre chair (ça rentre comme du petit beurre) et que les points d'impact se referment tout de suite... Du coup, toutes les mauvaises bactéries restent à l’intérieur de notre main par exemple, et si on ne va pas consulter un médecin le jour même pour prendre des antibiotiques et vérifier que nos tendons ne sont pas touchés, cela peut devenir très handicapant. Idem pour la griffure : il faut bien désinfecter et aller consulter un médecin.”

La main de Blandine après une méchante morsure. Elle a dû se faire opérer afin de guérir complètement (dernière photo).


Blandine évoque les risques physiques mais également émotionnels : “On dit souvent que les animaux sont des éponges émotionnelles, et bien je dirais que les agents animaliers le sont aussi. La peur, le stress, les douleurs que peuvent ressentir nos petits protégés, nous la partageons avec eux. Ensuite, certains chats arrivent dans des états physiques tellement catastrophiques que nous sommes touchés et parfois même brisés par leurs regards. Et enfin, quand il y en a : les décès. C’est, je pense, ce qu’il y a de plus difficile à supporter. Voir leur douleur, leur détresse, et constater que, malgré tous nos efforts, la petite étincelle dans leurs yeux s’éteint, c’est indescriptiblement douloureux”.

Les risques restent bien évidemment calculés et les agents animaliers sont très prudents lors des manipulations et de leurs missions auprès des chats ! Quand je vous disais lors de l’ouverture de cette série d’articles qu’il ne suffisait pas d’aimer les animaux pour faire le métier d’agent animalier... cela n’était pas que des mots ;)


Je vous avais prévenu que le sujet n’était pas le plus gai de tous pour ce dernier billet mais, encore une fois, il s’agit de prendre la mesure et reconnaître l’immense travail et dévouement des agents animaliers du refuge à travers les mots

Dans deux semaines, un sujet qui me tient énormément à cœur et qui va être “un gros pavé” : les 2 revers de la médaille : l’abandon et l’adoption !

Soyez au rendez-vous !


Belle journée à tous, chers humains et félins 😽



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